jeudi 25 février 2010

Le lien entre le sel et l’hypertension

Pendant des millénaires, le sel a été utilisé comme une denrée de commerce et a été considéré comme une chose de grande valeur. Le sel est pur, blanc, immaculé et incorruptible. En effet le mot ”salaire” est dérivé du mot latin pour sel. Aujourd’hui le sel est aussi perçu comme une des plus grandes menaces pour la santé cardio-vasculaire globale. Cela est il vrai ?

Assez souvent dans les polémiques de santé, les faux arguments tendent à obscurcir les positions strictement basées sur des données scientifiques. Cependant, l'évidence est aujourd’hui flagrante que le sel a un effet néfaste sur la santé cardio-vasculaire et que dans les pays développés la consommation de sel est beaucoup trop haute.

Sel = Na


Le sel est un minerai commun, dont le nom technique est le chlorure de sodium. Le corps humain a besoin d'environ 500 milligrammes de sodium (1000 mg de sodium = 2.5 g de sel) par jour pour survivre. Il y a plus qu'assez de sel dans les nourritures naturelles pour fournir cette quantité, et le sel discrétionnaire n'est donc pas vraiment nécessaire dans un plan d’alimentation. Il est recommandé de n’utiliser que 6 grammes du sel par jour. La consommation de sel en Europe varie considérablement, allant de 8.6 g de sel par jour au Royaume Uni à environ 12 g par jour en Croatie. Le Français moyen consomme 10 grammes de sel par jour. Ceci est entrain de causer à long terme une augmentation énorme de problèmes cardio-vasculaires.

Cette consommation élevée de sel est partiellement due à la mauvaise compréhension par le patient du fait que le sodium et le sel sont une et la même chose. Beaucoup de médecins et une grande partie de la littérature disponible disent simplement aux patients hypertendus d'éviter le sel, ce que le patient fait avec dévouement, ne réalisant pas que plus de 75% de sa consommation de sel est faite sous la forme de sodium caché dans les nourritures préparées d’une manière industrielle. Pour faire un programme réussi de gestion cardio-vasculaire, il est impératif que les médecins informent leurs patients de cette différence cruciale. Aujourd’hui sur la consommation d’un individu normal, environ 10% du sodium diététique est naturellement présent dans les ingrédients; 15% est ajouté pendant la cuisson ou à la table (le sel soi-disant discrétionnaire) ; et 75% est incorporé pendant la fabrication et le traitement des nourritures pré préparées. Il est donc évident que les nourritures pré préparées donnent la plus grande possibilité pour une réduction significative de la consommation de sel. Des exemples des nourritures pré préparées avec beaucoup de sodium incluent la sauce soja, les viandes traitées, les potages en boîte, les cacahuètes, les chips et les cubes de bouillon.

Le meilleur exemple est trouvé dans une boîte de soupe. La soupe en boîte contient en moyenne environ 0.4 g de sodium par 100 ml. Ceci signifie qu’un bol de soupe (environ 250 ml) contient environ 1 g de sodium (2.5 g de sel), c’est à dire plus de 40% du maximum quotidien recommandé.

Le cristal de la mort…

Le sel joue un rôle énorme dans la régulation de la tension artérielle. Il aide à maintenir la concentration des liquides corporels à des niveaux corrects. Cependant, le plus nous mangeons de sel, le plus l'eau est naturellement attirée dans le circuit sanguin. Ceci fait monter le volume total de sang, ce qui mène à une tension artérielle plus élevée. Avec des niveaux élevés de fluide qui circulent dans le cerveau il y a une plus grande chance que des faiblesses dans les vaisseaux sanguins du cerveau soient exposées, et qu'elles puissent éclater, causant un AVC. Le sel joue également un rôle central dans la transmission des impulsions électriques dans les nerfs, et aide les cellules à absorber les aliments. Le sodium est l'ion principal qui accepte des électrons et maintient également l'équilibre des électrolytes et la conductivité électrique des tissus.

En outre, le sel augmente également le risque d'ostéoporose, en particulier chez les femmes. Une consommation élevée de sodium mène souvent à une perte de calcium. Cette perte en calcium est aggravée si le niveau de calcium est bas. La perte continue de calcium se traduira dans une densité diminuée de l'os et à un risque accru de fractures.

Des réductions mineures

Une étude récente aux USA a montré que si nous réduisions la prise diététique de sel aux Etats-Unis de 3 g par jour (1200mg moins de sodium par jour), cela pourrait avoir comme conséquence une réduction 60.000 à 120.000 cas de maladies cardiaques, 32.000 à 66.000 moins d’accidents vasculaires et 54.000 à 100.000 moins de crises cardiaques.

Une réduction en sel diététique de 3g par jour aurait approximativement le même effet sur les événements cardiaques qu'une réduction de 50% du tabagisme, une réduction de 5% de l'index de masse de corporel chez les adultes obèses ou que l'utilisation des statines chez les personnes avec un risque cardiovasculaire moyen.

Et voici la statistique la plus parlante : réduire la consommation de sel diététique de 3g par jour épargnerait de 10 à 24 milliards de dollars sur les coûts annuels des soins de santé.

Aujourd’hui dans l'industrie de la santé, le mot ”gestion” est un mot magique qui couvre toutes sortes excuses et qui souvent n'aborde pas les questions fondamentales telles que l’éducation sur la maladie, qui est l'axe fondamental sur lequel les programmes de gestion de capital santé devraient être équilibrés. Il y a autant de définitions de ”gestion du capital santé” qu’il n’y a de programmes de gestion du capital santé. La confusion est peut-être enracinée dans un paradoxe fondamental : Dans la gestion de la maladie, nous devrions vraiment gérer les patients et non les maladies. Il est aussi important qu’un docteur instruise ses patients au sujet des différences entre le sel et le sodium qu'il ne prescrive le bon médicament. Ce n’est qu’avec de l'information qu'un docteur aidera vraiment ses patients à prendre responsabilité pour leur santé.

Uwe Diegel

http://www.medactiv.fr

http://www.healthworksglobal.net

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